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Glossaire illustré des termes d’histoire de
l’architecture appliqués à
l’Arménie
médiévale.
Le présent glossaire est un projet encore en
cours
d’élaboration. Il concerne l’architecture arménienne durant la période
médiévale de son développement. S’agissant de l’Arménie, il faut donner
à l’expression « Moyen Âge » une longue portée qui s’étend de
l’Antiquité tardive, c’est-à-dire de l’adoption du christianisme au
début du IVe
s., jusqu’aux temps modernes, au XVIIe-XIXe s.
Cette
période d’environ un millénaire et demi constitue un cadre unique
durant lequel, malgré de nombreux bouleversements, les mêmes structures
sociales, grosso modo, se sont maintenues et la vie culturelle,
artistique et intellectuelle arménienne s’est déroulée, pour
l’essentiel, sous l’emprise de l’Église.
Dans ces limites, l’art arménien se décline en trois grands domaines :
- l’architecture, surtout religieuse, mais aussi civile et militaire,
et son décor sculpté,
- l’enluminure et, dans une moindre mesure, la peinture monumentale
(les fresques),
- l’art des khatchkars (les
pierres-croix).
Quant aux arts « mineurs », céramique, textile (surtout
tapis),
orfèvrerie…, qui ont davantage souffert des vols et des destructions et
sont donc moins bien représentés, ils occupent une place relativement
secondaire, même s’ils ont produit des œuvres de grande qualité.
Parmi ces domaines majeurs, l’architecture est au centre
de l’attention
dans le présent glossaire. L’architecture a en effet, avec les khatchkars, une valeur
emblématique, une « aura » exceptionnelle, car
c’est là sans doute que les Arméniens ont donné le meilleur de leur
génie artistique. C’est pourquoi une place importante revient à
l’architecture arménienne dans l’histoire universelle des arts. De
fait, cette architecture a produit un nombre impressionnant de
monuments de haute qualité, reconnaissables entre tous par leur langage
technique et esthétique très original. En même temps, ce riche
patrimoine est partie intégrante de l’héritage commun de l’humanité.
Or le vocabulaire qui permet la description et l’étude de
l’architecture arménienne est complexe et souvent spécifique, car
appliqué à des formes propres à cet art ; cette terminologie est
souvent mal comprise, donc mal utilisée, ce qui entrave l’étude des
monuments et rend imparfaite leur compréhension, donc leur présentation
au plus grand nombre. Les imprécisions, erreurs et divergences sur
l’interprétation des termes empêchent les échanges entre chercheurs de
diverses langues et cultures.
C’est pourquoi, après avoir fait l’expérience des
difficultés et des
enthousiasmes suscités par l’étude de l’histoire de cet art, deux
groupes d’étudiants, d’enseignants et de professionnels du patrimoine
se sont constitués, l’un à Aix-en-Provence, l’autre à Erevan, et ont
décidé de tenter l’élaboration d’un glossaire dans lequel seraient
définis et expliqués les termes propres à l’architecture arménienne. Le
projet comporte trois caractéristiques importantes :
A) Dans son état actuel le glossaire se présente dans une
version
bilingue français – arménien oriental, qui se complète progressivement,
mais il est appelé à devenir polyglotte dans un avenir un peu plus
lointain, les prochaines langues visées étant l’arménien occidental,
l’anglais et le russe. Ses rédacteurs veulent trouver, pour l’heure
dans les deux premières langues, des équivalents aussi exacts et
compréhensibles que possible des termes désignant les éléments propres
à cette architecture ; et ils s’attachent à les définir de manière
complète, claire et rigoureuse.
B) Le glossaire doit obligatoirement comporter un
important volet
d’illustrations. En effet, la définition de termes spéciaux destinés à
désigner les éléments d’un domaine relativement difficile, très
original, ne peut en aucun cas se passer de traductions visuelles.
C’est pourquoi, presque chaque entrée du glossaire devra s’accompagner
d’une ou de plusieurs illustrations photographiques et, si nécessaire,
graphiques, munies d’une légende qui pourra être assez détaillée. Ce
volet n’en est encore qu’à ses débuts.
C) Enfin, sans exclure, à terme, la perspective d’une
publication sur
papier, ce glossaire est d’emblée diffusé en ligne, pour que ses
concepteurs et tous ceux qui souhaiteront y participer puissent à tout
moment le compléter, corriger, réactualiser.
Tout au long de l’histoire, de grandes menaces ont cerné
l’Arménie.
Beaucoup étaient dues aux hommes : quand elle n’était pas ravagée par
les invasions, l’Arménie, prise en tenaille entre de puissants empires,
devait lutter pour défendre son identité et sauvegarder sa langue, sa
culture, sa religion. D’autres redoutables menaces provenaient de la
terre, régulièrement secouée par des séismes. Mais ce que les
tremblements de terre et la violence des hommes n’ont pas mis à bas
laisse voir les joyaux d’une immense entreprise architecturale menée
par les Arméniens, contre vents et marées, tout au long des siècles.
La science s’efforce de relever les plans et élévations de
ces
ouvrages, de donner une description exacte de leurs traits
caractéristiques, puis une analyse fiable. Mais pour mener à bien cette
mission, elle a besoin d’une terminologie rigoureuse, comprise par tous
de la même façon. Les concepteurs du présent glossaire espèrent que les
chercheurs, qu’ils soient confirmés ou débutants, y trouveront un outil
qui facilitera et stimulera leurs travaux. Ils souhaitent également que
les professionnels du patrimoine et du tourisme, ainsi que l’ensemble
des lecteurs intéressés par le sujet, en s’emparant de cet essai de
présentation terminologique, se dotent des clefs leur permettant de
mieux comprendre et connaître, donc de mieux présenter l’un des plus
riches chapitres de la culture de l’Arménie et du monde médiéval.
Ce travail s’effectue sous la direction du professeur
Patrick
Donabédian, Université d’Aix-Marseille, Laboratoire d’Archéologie
Médiévale et Moderne en Méditerranée (LA3M, UMR 7298, AMU / CNRS). Il
bénéficie du soutien de la Fondation arméno-suisse KASA (Erevan) et de
la Chaire de français de l’Université d’État d’Erevan.
L’équipe d’Aix-en-Provence se compose de :
Patrick Donabédian, concepteur du projet, auteur des textes français et
corédacteur des textes arméniens,
Hraïr Anouchian, rédacteur technique, responsable du traitement
informatique et de la mise en ligne,
Fabien Krähenbühl, conseiller scientifique et auteur de schémas
architecturaux,
Sarkis Dévédjian, assistant technique et de rédaction.
Ani Osepyan, rédactrice responsable de la version en arménien
occidental.
L’équipe d’Erevan comprend :
Anna Khalafyan, coordonnatrice du groupe de traducteurs d’Erevan,
Azniv Aslikyan, responsable des projets de tourisme de la Fondation
KASA,
Thagouhi Avétissian, historienne d’art,
Arminé Pétrossyan, historienne d’art,
Herminé Atanessyan, traductrice,
Mariam Chahinyan, traductrice,
Anna Gabrielyan, traductrice,
Sona Khalafyan, traductrice,
Louciné Saghatélyan, traductrice,
Guévorg
Margaryan, traducteur,
Zarouhi
Gasparyan, traductrice,
Marie
Gabrielyan, traductrice,
Lօuciné
Galstyan, historienne d'art.
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